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L’État annonce 5 millions d’euros pour l’apiculture

Le ministère de l’Agriculture a annoncé un plan d’action face à la crise apicole.

Le gouvernement français a annoncé la mise en œuvre d’un soutien conjoncturel d’urgence à hauteur de 5 millions d’euros et le lancement d’un plan d’action pour épauler les apiculteurs.

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Problèmes liés à la commercialisation, accumulation des stocks, pertes de production dus aux aléas climatiques et concurrence déloyale… Depuis la fin de l’année 2023, les apiculteurs gonflent les rangs des agriculteurs en colère. En réponse, « Le gouvernement annonce la mise en place de soutien conjoncturel d’urgence à hauteur de 5 millions d’euros sous forme d’avances de trésorerie, d’aides conjoncturelles et de prises en charge de cotisations MSA pour soutenir les apiculteurs professionnels ». C’est la promesse faite par le ministère de l’Agriculture dans un communiqué de presse diffusé le 23 février 2024, la veille du Salon de l'agriculture.

500 000 euros pour la « communication »

Les conditions d’accès à ce dispositif devraient être définies par la suite « en concertation avec la profession apicole ». L’État s’engage à mettre en œuvre un plan d’action « structuré » autour de quatre axes. Tout d’abord, le gouvernement souhaite renforcer la « lutte contre les fraudes et améliorer la transparence de l’information du consommateur ».

Ces avancées passeront par une évolution de la réglementation relative à l’étiquetage de l’origine des miels et l’approfondissement des contrôles sur l’authenticité et la qualité des miels. Le mardi 30 janvier 2024, les négociateurs du Parlement et du Conseil ont conclu un accord politique allant dans ce sens et fixant de nouvelles règles d’étiquetage et de traçabilité du pays d’origine pour le miel.

« L’État mobilisera [également] une enveloppe complémentaire de 500 000 euros pour soutenir les actions de communication et de promotion de la filière », ajoute le ministère. La liste ne s’arrête pas là avec l’annonce de futurs travaux « pour adapter la production aux attentes du consommateur et donner à la filière les outils d’un pilotage renforcé. »

Enfin, le ministère souhaite renforcer la résilience de la filière apicole. La France ajoute 200 000 euros au montant initialement prévu, le portant désormais à 1,8 million d’euros, pour les actions sanitaires conduites par la filière. « Des travaux seront également engagés pour réduire l’impact du frelon asiatique ». Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte tendu à l’heure où « près de 50 % du miel consommé en France » est importé et 46 % des miels sont fortement suspectés de déroger aux règles de l’Union européenne, selon une enquête de la Commission européenne publiée en mars 2023.

Une satisfaction « partielle »

Si une aide financière est la bienvenue selon le Syndicat des miels de Provence et des Alpes du Sud (Sympas), le vrai problème est ailleurs. « Il faut interdire l’importation de faux miels sur le territoire français, notamment avec une interdiction des miels de Chine », déclare Pierre d’Agay, apiculteur en Provence et administrateur du Sympas, à La France Agricole le 27 février 2024 depuis le Salon de l’agriculture.

Les producteurs réclament aussi une nouvelle présentation des produits commercialisés dans les rayons des grandes surfaces. « Aujourd’hui, les consommateurs pensent qu’il n’y a plus de bon miel dans les supermarchés, mais c’est faux ! », s’exclame Philippe Peroni, lui aussi apiculteur et membre du Sympas.

Pour preuve, Philippe Peroni montre du doigt une étiquette sur un pot de miel affichant un apiculteur français et une liste d’origine de pays étrangers en dessous, sans la dénomination France. « Ils ne font plus confiance… Il faut que les rayons soient balisés avec les origines des miels comme pour le vin, assure-t-il. Ce qui nous manque, c’est de la visibilité à long terme. »

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